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Etats-Généraux du Post-Urbain
1 octobre 2021 > 3 octobre 2021
100€Nous constatons aujourd’hui que la démesure des grandes villes est la cause première de l’épuisement des ressources naturelles, du dérèglement climatique, de l’effondrement de la biodiversité. Les grandes villes participent d’une part à l’industrialisation de l’agriculture, à l’accélération des rythmes de vie mais également à l’artificialisation des manières de vivre, à l’appauvrissement des liens sociaux et à la fabrique de désirs artificiels.
La grande ville tue la vie et pourtant, il semblerait que nous nous posions collectivement peu de questions sur le devenir de nos métropoles et plus largement de la métropolisation. La civilisation urbaine coule des jours heureux, grâce à la croissance économique et au système de production qui conditionnent pourtant nos rapports au vivant, nos projections dans l’avenir, nos représentations de notre réussite et de notre bonheur.
La crise sanitaire de 2020 a particulièrement mis en lumière les aspects pernicieux et assujettissants du mode de vie métropolitain et a révélé des aspirations à d’autres formes de vie, excentrées des grands pôles urbains. Ces désirs s’inscrivent et amplifient un mouvement engagé depuis maintenant une trentaine d’années.
Des idées sont nées sur les besoins vitaux et sur la relocalisation d’activités, sur l’autonomie et donc les politiques d’aménagement du territoire qui, historiquement, furent orientées vers toujours plus de concentration humaine, de dynamisme économique polarisé dans les grandes villes et de centralisation urbaine des pouvoirs.
Nous pensons qu’il est devenu vital de réfléchir à une réorganisation spatiale du peuplement au profit de milieux et cadres de vie à taille humaine et écologique : espaces ruraux, petits bourgs et hameaux, petites villes et villes moyennes. Ces espaces souvent plus ouverts, longtemps présentés comme en déclin, offrent des possibilités pour le ralentissement, le soin de la terre et la réhabilitation de certains savoir-faire dans des systèmes économiques mieux adaptés à un mode de vie meilleur et plus égalitaire. S’y développent, non sans quelques risques, des manières autres de vivre ensemble par la ré-interrogation de ses propres besoins au contact du vivant.
A nous de nous saisir de ce monde d’après déjà largement émergent, aussi bien en termes d’initiatives collectives, de désirs sociaux que de réflexions sur d’autres formes d’organisation spatiale.