Longtemps concentrées sur les hommes, les enquêtes sociologiques sur les jeunes ruraux des classes populaires abordent depuis peu la question du genre dans les trajectoires. Vingt ans après Les gars du coin, de Nicolas Renahy, l’INJEP, en partenariat avec la chaire de recherche sur la jeunesse
de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), a mené une enquête auprès de plus d’une centaine de jeunes femmes âgées de 14 à 29 ans vivant dans quatre territoires ruraux. Les résultats mettent en lumière combien elles cumulent des situations de vulnérabilité parce qu’elles sont jeunes (donc en situation de dépendance économique et résidentielle), de classe populaire (moindre qualification que les jeunes urbaines, faiblesse des emplois disponibles et précarisation des conditions de travail), vivant en milieu rural (donc relativement isolées des services publics) mais aussi parce qu’elles sont femmes (orientation scolaire, insertion professionnelle, loisirs, travail domestique, etc.).