Le label French impact a été accordé pour la première fois mardi 12 juin à 22 acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un nouvel appel à projet pour distinguer des « territoires French impact » et la mise en place d’un fonds d’amorçage pour les structures du secteur.
Il s’agit du groupe de tête des acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS). Mardi 12 juin, le haut-commissaire à l’ESS Christophe Itier a annoncé la liste des lauréats du label « French Impact ».
Vingt-deux entreprises et associations innovantes au service de l’intérêt général sur les 200 à avoir répondu à l’appel à projet lancé en début d’année, ont été retenues. Parmi les lauréats, VoisinMalin, qui favorise le lien social dans les quartiers populaires, Enercoop, un fournisseur d’électricité verte, ou encore Yes we camp et Plateau urbain, qui travaillent sur la création d’espaces communs temporaires dans les villes.
Toutes bénéficieront d’un accompagnement sur mesure, qui devra leur permettre de se développer et de passer d’un échelon local au niveau national.
Des attentes concrètes des structures labellisées
« Ce label, c’est d’abord la reconnaissance que notre action a un sens », indique Benjamin Blavier, cofondateur d’Article 1 qui fait également partie des labellisés. Cette association de lutte contre l’inégalité des chances à l’école, touche actuellement 12 000 jeunes des quartiers défavorisés chaque année. Elle aimerait atteindre l’objectif de 100 000 élèves sensibilisés d’ici à 2020.
« Concrètement, on attend qu’on nous aide à développer nos outils, notamment notre plate-forme en ligne. Ce n’est pas toujours facile quand on est une association d’avoir accès à certaines expertises en la matière », indique le dirigeant, qui espère aussi gagner en visibilité. « C’est parfois difficile de faire le tour de tous les acteurs publics sur un territoire sur lequel on voudrait s’implanter. Avec le label, ce sera peut-être plus simple de décloisonner. »
« Ce qu’on attend, c’est aussi un accompagnement concret, insiste Jean-Michel Ricard, cofondateur de Siel bleu, qui fait la promotion de l’activité physique auprès de 120 000 personnes âgées. « Si on arrive à se mettre autour d’une même table avec les représentants des ministères, on pourrait faire deux ou trois fois mieux. »
Un fonds d’amorçage de plusieurs dizaines de millions d’euros
Pensé sur le modèle de la marque « French tech », le nouveau label pourrait aussi structurer un secteur qui souffrait jusqu’ici d’un manque de visibilité. « Il manquait une couche pour coordonner les structures d’accompagnement, que va peut-être permettre le label », espère Jérôme Saddier, président de l’Avise, une agence d’ingénierie qui conseille les structures de l’ESS.
« Le label French impact est un signal positif », ajoute Sylvain Lepainteur, fondateur à Bordeaux de l’entreprise sociale La Conciergerie solidaire, qui n’a pas été retenue parmi les 22. « Mais il ne s’agit que d’une première étape, estime le dirigeant. Ce dont on a besoin en tant qu’entrepreneurs, c’est du concret, avec notamment des financements pour développer nos structures. »
En réponse à cette demande continue des acteurs de l’ESS, le gouvernement a annoncé mardi le lancement d’un fonds d’amorçage de plusieurs dizaines de millions d’euros, en partenariat avec Inco, une société d’investissement qui coordonne aussi un réseau d’incubateurs.
Bientôt des territoires « French impact »
Le fonds sera destiné aux entreprises de l’économie sociale et solidaire qui ont plus de trois ans d’existence et un budget inférieur à 300 000 €. Cent vingt à 150 structures pourraient en bénéficier. L’objectif est de réunir 20 millions d’euros dès décembre 2018.
Pour développer encore la nouvelle marque, le haut-commissaire a également annoncé le lancement d’un nouvel appel à projet destiné à distinguer des « Territoires French Impact ».
Dans la même logique que le label accordé aux entreprises sociales, il s’agit d’identifier des territoires dynamiques en matière d’innovation sociale et environnementale. Les dossiers devront être déposés par un ensemble d’acteurs publics et privés, soutenus par des collectivités locales.
Julien Duriez