Alors que l’encours de l’épargne solidaire vient de dépasser les 10 milliards d’€ en 2017, il n’est pas inutile de s’interroger sur les moyens de permettre le changement d’échelle de l’ESS. D’autant que parmi cet en-cours, plus d’un milliard d’€ reste dormant (!!) et que les financeurs institutionnels de l’ESS peinent à trouver des projets d’ampleur engagés.
Et ce à l’heure où nous savons que la majorité du patrimoine immobilier français est destiné à des fins spéculatives ou de de défiscalisation, et que 60% du patrimoine français est détenu par 10% de la population (Le capital au XXIè Siècle – Thomas Piketty). Un constat qui continue de s’aggraver depuis 30 ans, à mesure que les inégalités de revenus et de patrimoine augmentent.
Trop longtemps ignorés, les sujets immobiliers et financiers n’ont toutefois jamais été aussi adressés au sein des mouvements citoyens. La preuve d’une maturité qui touche de plus en plus les structures de l’ESS et le mouvement des Communs ! Les activités immobilières d’utilité sociale méritent donc d’être questionnées sur leur modèle juridique afin de garantir leur pérennité sur le long-terme. En témoigne un rapport récent sur le Foncier et les Communs qui interroge la fabrique des droits fonciers des Communs, augurant d’un rapprochement de ce dernier avec l’ESS et les coopératives qui ont pris de l’avance en termes d’innovation juridique et sociale.