L’économie sociale et solidaire a trouvé sa place dans la campagne présidentielle notamment grâce aux débats organisés par le CJDES et ESS France, et aux appels et livres blancs rendus aux candidats par de nombreuses associations et fédérations du secteur.
Pourtant l’économie sociale et solidaire est loin d’être une priorité dans les programmes des deux candidats arrivés en tête du premier tour. Marine Le Pen n’y fait pas référence une seule fois dans ses 144 propositions, mais elle assure vouloir « assurer le respect de la liberté d’association dans les seules limites exigées par l’ordre public et soutenir les petites structures associatives culturelles, sportives, humanitaires, sociales, éducatives, etc., qui animent la vie de nos territoires.» Mise à part cette mesure, la candidate est peu loquace sur le thème de l’économie sociale et solidaire, en particulier lors de ses meetings.
Emmanuel Macron, soutenu par plusieurs personnalités fortes du secteur, n’y fait pas non plus référence directement dans son programme, mais y consacre désormais une page sur son site internet en-marche.fr. Il y explique qu’il veut établir un « Social BusinESS Act » pour « libérer l’énergie des entreprises de l’ESS. » Cela se concrétisera d’abord par une transformation du CICE en allègement de charges sociales pour toutes les entreprises de l’ESS, par le développement de la coopération entre les entreprises « classiques » et celles de l’ESS par un soutien aux entreprises coopératives et aux pôle territoriaux de coopération économique. Il souhaite également mobiliser les institutions publiques, en privilégiant les structures de l’ESS lors des commandes publiques, et les particuliers et les entreprises en développant le mécénat privé.
La candidat d’En Marche insiste également sur l’importance d’encourager l’innovation sociale. Il souhaite y consacrer 1 milliard d’euros sur 5 ans et créer un « accélérateur d’innovation sociale » qui aura pour mission de repérer et de soutenir les projets les plus innovants. Il tient aussi à s’appuyer sur « le savoir-faire des entreprises de l’ESS » pour l’insertion des personnes éloignées de l’emploi. Il affirme vouloir « offrir aux personnes durablement exclues du marché du travail (handicaps, parcours de vie très durs) des activités gratifiantes pour elles même et utiles à la collectivité, afin qu’elles se réinsèrent et retrouvent une place, une dignité.»
Par ailleurs, pendant l’entre deux-tours les organisations de l’ESS ont été nombreuses, parmi lesquelles le CJDES, COOP FR, la Mutualité française, ESS France…à appeler les acteurs de l’ESS à faire barrage au Front national au second tour et à voter dans le respect des valeurs portées par leur secteur.
Ce qui est sûr, c’est que quelle que soit l’issue du second tour, les structures de l’ESS ne cesseront de se mobiliser pour défendre les intérêts du secteur et accélérer son développement.